Le secteur de l’artisanat est considéré comme un incontournable vecteur de lutte contre le chômage et la pauvreté en Côte d’Ivoire avec un taux d’occupation de la population active de 40 % et une contribution au PIB national à hauteur de 24%. Mais la quasi-totalité des activités demeure dans l’informel au regard de la précarité des emplois et des conditions défavorables de travail. Les artisans exerçant dans ces conditions sont exposés à de multiples risques professionnels que le faible rendement des activités arrive à couvrir à peine. Cet article se propose d’analyser ce phénomène dans une approche socioéconomique. L’objectif majeur est de cerner les différents risques professionnels auxquels s’exposent les artisans, notamment les métaux-mécaniciens et leurs capacités à y répondre. Les données quantitatives et qualitatives recueillies au travers de grilles d’observation, de guides d’entretien et de questionnaires auprès d’un échantillon aléatoire stratifié de 150 maître-artisans et apprentis ont révélé des facteurs de risques imminents, des cas de maladies et accidents professionnels non négligeables. Les résultats obtenus montrent que les métaux-mécaniciens manifestent une tendance à l’acceptation sociale des risques, à les minimiser (les apprentis en particulier). Par ailleurs, en réponse à leurs incapacités individuelles à faire face aux risques, ils développent des systèmes informels de protection sociale.
Comments
No have any comment !